Réfutation Albani 2

 

c – Le Prophète (ppsl) a montré les bienfaits de la prière de Tarawhir :

Abou Zarr dit : « Nous avons jeûné tout le mois de Ramadan et le Prophète (ppsl) n’a pas prié avec nous et il ne restait que sept jours de ce mois. Mais la nuit du vingt-trois il a prié avec nous jusqu’au tiers de la nuit, puis la nuit du vingt-cinq du Ramadan jusqu’à la moitié de la nuit, alors nous lui avons dit : « Tu ne restes pas avec nous jusqu’à la fin de la nuit ô Prophète ? » Il répondit : « Celui qui prie derrière l’Imam et reste dans la mosquée jusqu’à ce que celui-là s’en aille sera récompensé comme s’il avait prié toute la nuit. »

« Et la nuit du vingt-sept du Ramadan, il vint avec sa famille et ses épouses et resta jusqu’à l’aube et nous avions cru rater le repas de Souhour. » La preuve dans ce hadith est : « Celui qui prie derrière l’Imam… », ce qui signifie qu’il faut prier derrière l’Imam en collectivité.

C’est la condition pour que la récompense soit accordée. Abou Daoud dit : « J’ai entendu un homme dire à un autre : Tu préfères faire la prière tout seul chez toi ou bien en collectivité à la mosquée ? » Il lui répondit : en collectivité parce que le Prophète (ppsl) avait dit : « Celui qui prie derrière l’Imam et reste dans la mosquée jusqu’à ce que celui-là s’en aille sera récompensé comme s’il avait prié toute la nuit. »

Section 2 - Le Prophète (ppsl) n’a pas fait la prière de Tarawhir en dépassant onze Rakats

Après avoir prouvé la légalité de la prière de Tarawhir en collectivité, par l’approbation du Prophète (ppsl) ainsi que ses actes et paroles, nous allons montrer combien de Rakats composent cette prière, toujours selon la Sunna du Prophète Mohammad (ppsl) pendant les nuits qu’il passait en priant parmi ses fidèles.

De plus, Aïcha qui vit avec le Prophète (ppsl) sait exactement ce qu’il fait et comment il prie.

Fin de l’argumentation du cheikh Albani concernant la prière de Tarawhir.


Contestation et rectification de Metmati Maâmar

Nous avons pu prendre connaissance des arguments du cheikh Albani, sensés prouver que la prière dite de Tarawhir fut instituée par le Prophète et pratiquée par lui. Omar n’a fait, selon les termes d’Albani, que « réactiver » ce que le Prophète avait jadis « activé ». Et enfin, que la prière de Tarawhir doit être faite en collectivité.

Il m’appartient à présent de reprendre, point par point, les arguments du cheikh Albani, et de les confronter à l’étude que j’ai entreprise. Nous verrons alors si les arguments d’Albani sont solides.

Commençons par le début.

Le cheikh Albani a dit : « Le Prophète (ppsl) a approuvé le fait que la prière de Tarawhir peut être faite en collectivité », puisque : Thaalaba Ben Abou Malek Al Qardhi dit: « Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : « Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui prient. » Le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait

Thaalaba ajoute que le Prophète ne leur a pas interdit de faire ce qu’ils font. Nous voyons donc, en cela, une preuve que le Prophète (ppsl) approuve que cette prière soit faite en collectivité.

Nous constatons, et cela nous interpelle d’emblée, qu’ Albani a commencé son argumentation en éludant les deux principaux et les plus sûrs rapporteurs, c’est-à-dire Boukhari et Mouslim ! Je dis bien qu’ Albani a éludé les textes de Boukhari et Mouslim, puisque ces deux derniers se sont, eux aussi, comme on l’a vu et revu, exprimés très clairement sur la question. Et ils ont, comme on l’a aussi clairement vu, rapporté sur la question de nombreux récits que j’ai cités.

La question qui se pose alors est la suivante : Pourquoi Albani a occulté l’intégralité des récits rapportés par Boukhari et Mouslim ?

Puisque le texte ci-dessus cité est rapporté par Al Baïhaqi, Abou Daoud et Ibn Nasser, la question que je me pose est la suivante : « Pourquoi Albani s’est-il détourné des deux sahihs pour trouver des arguments ailleurs », en l’occurrence, chez Al Baïhaqi, Abou Daoud et Ibn Nasser ? Pourquoi Albani n’a-t-il cité que ce hadith dont il veut nous faire croire, preuve à lui seul, que les Tarawhir sont une Sunna, alors que 100 % des hadiths mentionnés dans les deux sahihs sont clairement en défaveur des Tarawhir ?

Depuis quand met-on de côté Boukhari et Mouslim pour se référer à Abou Daoud, Baïhaqi ou ibn Nasser ! C’est bien la première fois que je vois cela !

Alors que n’importe quel théologien débutant sait que la procédure à suivre, en matière de hadith, est avant tout de prendre acte de ce que rapportent Boukhari et Mouslim, respectivement classés numéro 1 et numéro 2. Puis, en l’absence de réponse, ce qui n’est pas le cas ici, ou afin de corroborer davantage l’argumentation, on se tourne vers d’autres rapporteurs. Alors, pourquoi Albani a fait exactement le contraire, bien plus, puisqu’il a écarté intégralement Boukhari et Mouslim de sa soit-disant étude?

Et c’est exactement ce qu’a fait son condisciple Fawzan !

La réponse coule de source. Albani ne pouvait argumenter à l’aide de récits rapportés par Boukhari et Mouslim, dans la mesure où sa démarche, « son étude », n’avait pas pour but de découvrir si les Tarawhir étaient, oui ou non, une innovation blâmable, mais uniquement de tenter, tant bien que mal, de trouver des arguments allant dans son sens, c’est-à-dire en faveur des Tarawhir. C’est donc une « recherche » fallacieuse, dont le seul objectif est de démontrer, d’une façon profondément perfide, que les Tarawhir sont une Sunna. C’est pourquoi il a mis de côté les deux sahihs, puisque les deux sahihs ne rapportent aucun récit en faveur des Tarawhir. En effet, il n’y a pas, dans les deux sahihs, de désaccord à ce sujet. Albani, le « spécialiste des hadiths », le « lion de la Sunna », le savait parfaitement. Il ne pouvait, en aucun cas, ignorer les textes suivants :

D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule – je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » (Boukhari & Muslim)

Zeïd ben Tsabit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; Il faut en excepter la prière canonique ». (Boukhari & Muslim)

C’est pour cette raison, comme je l’ai dit, qu’Albani se détourna de Boukhari et Mouslim. Sinon, je ne vois pas comment il aurait pu se référer à Boukhari et Mouslim tout en prétendant que les Tarawhir sont une Sunna ! Il aurait, sans doute, eu beaucoup de mal à expliquer ces propos : « La meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique », « ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique ». Ainsi, il préféra faire comme s’il ne les avait pas vus, comme si ces récits n’existaient pas !

La « recherche » d’Albani est semblable à celle de Fawzan, à savoir, qu’ayant lu Boukhari et Mouslim, il constata que tous deux n’avaient rapporté que des hadiths nettement en défaveur des Tarawhir. Albani referma alors les livres en question, pour en ouvrir d’autres, car il ne put rien extraire de ces deux derniers. Il ouvrit alors Bayaqui, ibn Nasser, Abou Daoud, et là, effectivement, il a pu trouver des hadiths pour le moins ambigus, isolés et contradictoires, qu’il s’empressa d’extraire et de citer.

Albani a commis plusieurs infractions et manquements aux règles théologiques. La première d’entre elles est qu’il éluda tous les textes en défaveur des Tarawhir rapportés clairement et unanimement, par Boukhari et Mouslim, mais aussi, par Hamed, et bien d’autres. La seconde infraction est qu’il n’a extrait, ailleurs, chez d’autres rapporteurs, seulement des textes en « faveur » des Tarawhir, bien que ceux qu’il cite ne le sont en réalité pas. La troisième infraction est qu’il préféra se référer non pas uniquement à des rapporteurs fiables et reconnus, mais plutôt, car en panne d’arguments, à des compilateurs. Bayaqui a vécu entre l’an 384 à 458 de l’hégire, ce qui le classe dans la catégorie, non pas des rapporteurs, mais des compilateurs. Peut-on alors raisonnablement mesurer Bayaqui à Boukhari et Mouslim !

Peut-on ensuite et après avoir constaté ces graves manquements aux règles théologiques, penser que Albani a été impartial dans son « étude » ? Pour ma part, et sans l’ombre d’un doute, je réponds que non. Les textes rapportés par Boukhari, Mouslim et autres, évoquent, explicitement et spécifiquement, les Tarawhir, alors que ceux qui sont rapportés par Abou Daoud n’évoquent pas les Tarawhir. Ainsi, un théologien sincère et intègre ne peut, d’abord et en aucun cas, donner la prédominance sur le texte rapporté par Abou Daoud lequel est contredit par Boukhari, Mouslim entre autres, pour ensuite, délaisser des textes évoquant clairement les Tarawhir pour d’autres qui ne les évoquent pas explicitement !

On marche sur la tête !

Étrangement, les textes rapportés par Hamed et bien d’autres, en défaveur des Tarawhir, Albani ne les a ni extraits, ni cités ! Pourquoi ? Par exemple, Hamed, rapporte, lui aussi, et comme vous avez pu le constater dans le chapitre « Liste des hadiths sur les Tarawhir », le hadith où le Prophète a dit : « Dorénavant ô fidèles priez chez vous. »

Peut-on encore croire qu’Albani ne l’a pas vu !

Albani ne les a pas cités, pour la simple et bonne raison que son « étude » est une « étude » jouée d’avance, il ne cherchait pas pour trouver, mais pour prouver un point de vue, le sien !